dimanche 16 juin 2013

PLAIDOYER POUR L'ENFANT AFRICAIN: NON A L'EXPLOITATION DU TRAVAIL DES ENFANTS!



12 JUIN (Depuis le 12 juin 2002): Journée mondiale contre le travail des enfants
Thème: "Non l'exploitation des enfants dans le travail domestique"
16 JUIN (Depuis le 16 juin 1991): Journée internationale de l'enfant africain
Thème: "Éliminer les pratiques sociales culturelles néfastes affectant les enfants : notre responsabilité collective"

Savez-vous que les enfants, comme les adules, ont aussi leurs droits régis par une déclaration UNIVERSELLE? Sinon, c'est l'occasion de savoir qu'une telle déclaration des Nations Unies a été adapté à l'unanimité le 20 novembre 1959. L'occasion m'est aussi donnée, en cette circonstance du 16 juin, de dire un mot sur la problématique des "pratiques sociales culturelles néfastes". Le meilleur angle d'attaque ici, reste et restera toujours les problématiques des droits de l'enfant. M'adressant aux personnes averties, inutile donc de revenir sur la genèse et l'historique de cette journée commémorative.

Parlons du cas du travail des enfants, l'une de mes spécialités en sciences sociales. Le travail des enfants a-t-il un ou des effets positifs sur la pauvreté des familles. La réponse est catégorique et sans équivoque: NON. Pourquoi la pauvreté est-elle devenue ou devient-elle alors le motif que les parents justifient pour mettre les enfants au travail pendant les grandes vacances? Certainement, d'aucun avanceront les arguments selon le travail des enfants a toujours été, dans nos sociétés traditionnelles, un sorte de socialisation des tous-petits. Soit. Mais encore faut-il se le dire, que les contexte ruraux et urbains faussent mettent en déroute ces arguments compte tenu de l'aspect mercantile de la plupart des activités urbaines.

L'autre argument, et pas les moindre, des partisans du travail des enfants pendants les vacances, c'est l'allègement des charges liées à la scolarité des enfants. Ça devient complètement absurde de penser que les enfants doivent eux-mêmes prendre en charge leur éducation aux risques de ne pouvoir pas être scolarisé la prochaine année scolaire. S'il appartient à l'enfant de s'occuper lui-même de son éducation, quel est donc devenu le devoir des parents? C'est à croire que les parents ont démissionner de ce rôle fondamental qu'est l'éducation. Evidemment, beaucoup ici ne comprendrons pas que l'enfant qui devient travailleur est déjà considéré comme un acteur sous le plan de l'économie informelle, et en tant que tel, il sera très difficile de le considéré encore comme celui qui reçoit l'éducation. L'argent de commerce de beaucoup d'enfants contribuent aux charges familiales et par conséquent ceux-ci vont développer des instincts que le psychologue de l'éducation Piaget n'avait même pas prévus. Le poids financier des enfants issus des familles d’extrême pauvreté est telle que c'est eux les principaux "décideurs". Aux parents de subir désormais le "diktat" de leurs enfants. La situation des filles est plus que préoccupante. Elles deviennent de plus en plus orgueilleuses envers leur maman et font la fugue pour retrouver leurs paires et vivre leur indépendance tranquillement. Les enquêtes démontrent que la plupart des prostituées mineurs sont dans ce cas de figure. Car l'argent est mauvais conseiller.


Il faut le dire tout de même. La responsabilité que les parents donnent à leurs enfants n'est pas mauvais en soit. S'il est vrai que le travail est un lieu par excellence de socialisation des enfants, il est encore plus vrais que ceux-ci en situation de travail échappent facilement au contrôle car ils ont toujours cette tendance à vouloir se libérer du joug familiale en voulant gérer eux-même leur propre business. En Afrique de l'Ouest par exemple, il existe même déjà un syndicat (MAEJT: Mouvement Africain des Enfants et Jeunes Travailleurs) pour le respect des droits des enfants qu'ils gèrent eux-mêmes! Bizarre, me direz-vous... Mais c'est la réalité. Ainsi, il est de mon devoir de vous informer que compte tenu de contexte, les mentalités ont déjà évolué et que nous devons désormais considérer nos enfants comme des partenaires et non des sujets comme il était de coutume. Ces droits et ces libertés des enfants sont des résultats des combats qu'ils mènent eux-mêmes pour leur survie compte tenu du fait d'une "démission" des parents de leurs charges éducatives. La Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant (1989) et le MAEJT ont mis en exergue le respect du "droits à la participation". Ces droit ont également inspirés la Charte Africaine des droits et du bien-être de l'enfant adoptée par l'OUA/UA. La participation des enfants est importante car elle accroît leur assurance, leur statut au sein de la famille, leurs compétences de leadership et leur optimisme, sans parler de leur sécurité personnelle. Elle contribue aussi à renforcer leur capacité à communiquer et à collaborer avec les autres et développe un sens du soutien et de la solidarité envers leurs pairs.

La meilleure stratégie pour occuper les enfants pendant les grandes vacances, ce n'est donc pas la vente des arachides, des kola, des cigarettes, les oeufs bouillies et j'en passe. Les ateliers de peinture, de pâtisserie, de cuisine, de coiffure, de menuiserie, de forge, de natation, de foot, de musiques, de théâtre, sans compter les stages en entreprises et que sais-je encore sont vivement souhaités. Plus encore, les entreprises familiales sont les lieux privilégiés de "moulage" des enfants. C'est le seul moyen de développer la curiosité, d'éveiller le génie des enfants. 

Evidemment, il y en a qui diront que ces atelier sont payants et les parents pauvres ne peuvent s'en offrir pour leurs enfants. A défaut de payer les ateliers, pourquoi ne pas faire un tour au village et aider la mémé (si elle est encore vivante et y réside) dans son champs chaque matin? Combien sommes-nous à penser qu'il faille envoyer les enfants dans l'arrière pays? D'autres trouverons encore de raison pour ne pas le faire. De grâce, n'envoyez plus vos enfants dans la rue. Le meilleur héritage reste l'éducation et rien d'autre.

En dehors du travail des enfants qui est justifié comme pratique culturelle en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, il y a beaucoup d'autres pratiques culturelles condamnables comme l'excision des jeunes filles, le travail forcé, le tourisme sexuel ou mieux l'exploitation sexuelle, etc

Le plaidoyer était long. Le niveau d'inquiétude du phénomène ne laisse personne indifférent. Pour la communauté scientifique à laquelle j'appartiens, le travail des enfants reste un domaine primordiale et d'actualité. Les solutions doivent être trouvées le plus vite possible pour stopper l'hécatombe. C'est ce à quoi je m'atèle depuis un certain temps; et les résultats ne tarderont pas à venir. C'est ma contribution pour le Cameroun qui bouge, se lève et marche...

Je vous salut!

TCHAKOUNTE KEMAYOU Charlot Yves
(TKC_YVES)

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