Affichage des articles dont le libellé est Idées. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Idées. Afficher tous les articles

vendredi 13 septembre 2013

L’horrible réalisme d’un film sur l’esclavage fait sortir des spectateurs de la salle de projection

On avait l’habitude jusqu’ici de films sur l’esclavage qui tournait autour de la réalité sans jamais la représenter tel qu’elle était. L’horreur inimaginable du plus grand crime de l’histoire de l’humanité a été mise en scène par le réalisateur britannique Steve McQueen, d’origine africaine-grenadienne. L'acteur britannique d'origine nigériane Chiwetel Ejiofor tient le premier rôle.
Chiwetel Ejiofor dans "12 Years A Slave"
Adaptée de histoire réelle de Solomon Northup, 12 Years A Slave (12 ans en tant qu’esclave), raconte la vie d’un musicien noir de New York qui vivait libre en 1841, avant d’être kidnappé et mis en esclavage dans le sud des Etats Unis. Les scènes montrant les esclaves étant battus, torturés et tués ont fait sortir des spectateurs de la salle du Festival de Toronto où le film est actuellement présenté. Chiwetel Ejiofor défend les scènes violentes en disant qu’elles sont vitales à l’adaptation de l’histoire de Salomon Northup par Steve McQueen.
Le réalisateur Steve McQueen lors d'une conférence de presse pour son film 12 Years a Slave au Festival du film de Toronto
D’après Ibtimes, une scène initiale du film montre Chiwetel Ejiofor en train d’être battu 14 fois avec une raquette, puis fouétté de 14 coups. Steve McQueen montre également les esclaves étant tués et pendus. Une scène de 10 minutes montre un esclavagiste attachant une esclave à un poteau avant d’ordonner qu’elle soit battue. Elle reçoit 41 coups.
A la fin de la projection, le film a reçu une standing ovation de 10 minutes. Il a été comparé à la Liste de Schindler, film qui retrace les horreurs subits par les juifs pendant la Shoah. Qu’un film sur l’esclavage soit comparé à un film sur la shoah en dit long sur la nécessité que des africains comme Steve McQueen continuent à s’accaparer et à raconter eux-mêmes la traite négrière européenne. L’historienne africaine-colombienne Rosa Amelia Plumelle Uribe le dit, l’esclavage des africains est équivalent à une Shoah qui aurait duré 350 ans. Les africains du monde entier doivent courir voir ce film, pour que ne soit plus dédramatisé l’horreur subit en Afrique et en Amérique par 400 millions de personnes (Cf. LM Diop-Maes). Ci dessous la bande annonce du film.

Sources:
http://www.afroconceptnews.com/2013/09/12/lhorrible-realisme-dun-film-sur-lesclavage-fait-sortir-des-spectateurs-de-la-salle-de-projection/

lundi 22 juillet 2013

Un nouveau monarque pour les Belges... Mais à quoi servent les rois ?

Le roi de Belgique, Albert II, a annoncé le 3 juillet qu'il abdiquait. Son fils Philippe lui succède au trône dimanche et va devenir un des 45 monarques du monde. Mais quel est le rôle de toutes ces têtes couronnées ?


Le roi Albert abdique, vive le roi Philippe. Le roi de Belgique, Albert II, a annoncé sa retraite début juillet et c'est son fils, Philippe, qui prête serment dimanche 21 juillet. Mais pour être roi de quoi ?
Les têtes couronnées ont désormais du mal à exister en dehors de la rubrique carnet rose des magazines people. Quelle est leur place aujourd'hui ? Francetv info vous propose quelques éléments de réponse.

Ils gouvernent leur pays (pour de vrai)

La liste des 45 monarchies contemporaines comprend des émirats et sultanats. Et c'est là que le vrai pouvoir se situe. A part le royaume d'Arabie saoudite, les sultanats de Bruneï et d'Oman ainsi que l'émirat du Qatar sont de réelles monarchies absolues : les monarques sont les chefs suprêmes de l'Etat et concentrent la plupart des pouvoirs entre leurs mains.
Or, en parallèle de ces pouvoirs, ils mènent un style de vie royal, bénéficiant d'importantes richesses - le sultan de Bruneï figure parmi les hommes les plus riches du monde tandis que le roi du Swaziland s’offre des fêtes somptueuses - et "n'appliquent pas forcément les règles démocratiques au sens occidental du terme", explique à francetv info Philippe Delorme, historien et journaliste spécialiste des familles royales.

Ils sont garants de l'unité du pays

"Dans toute monarchie en proie à des tensions culturelles, linguistiques, ethniques ou autres, la figure du roi est censée être garante de l'unité", ajoute Philippe Delorme.C'est le cas en Espagne, avec le roi Juan Carlos. Ou bien en Belgique, où Albert II a joué un rôle de premier plan lors de la crise politique de 2010-2011, quand le pays a été privé de gouvernement pendant plus de 500 jours. "On peut dire que le seul Belge, c'est le roi. Il se positionne au-dessus du clivage flamand-wallon, ne prenant partie pour aucune de ces deux factions et prônant l'unité de la Belgique", analyse l'historien. 
Autre exemple, en Thaïlande, c'est grâce au roi, vénéré comme un demi-Dieu par certains comme le note Europe 1, que le pays demeure stable malgré les tensions constantes.
Pourtant, les discours traditionnels de ces monarques, qui se posent en garants de la cohésion nationale, peinent à convaincre. Les indépendantistes flamands ont "réclamé l'abolition des pouvoirs du roi", indiquait Le Figaro en décembre 2012, les Catalans contestent désormais le rôle du roi d'Espagne, souligne un blog hébergé par Rue89, etcomme l'explique Atlantico, les sujets adorant le roi de Thaïlande se font de moins en moins nombreux. 

Ils assurent un lien avec l'histoire

La reine d'Angleterre est aussi la reine du Canada, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et de douze autres Etats du Commonwealth. Pour Philippe Delorme, il s'agit d'un fort lien symbolique. "La reine est un témoin d'une histoire collective et c'est grâce à son rôle que ces pays renouent avec leur tradition commune. Si un jour elle était remplacée par un président, il est difficile d'imaginer qu'il aurait un rôle honorifique au Canada", explique-t-il.
Il en est de même dans certains pays scandinaves - la Norvège, le Danemark ou la Suède - cités comme des exemples de démocratie et d'égalité. "Il semble paradoxal que ces pays gardent l'institution monarchique. Ils l'ont vidée de toute importance, mais elle permet à la population de garder un lien avec son passé et sa culture", détaille Philippe Delorme.

Ils gèrent des situations de crise

En tant que chefs de gouvernement, la plupart des monarques ont le pouvoir de commander l'armée et de conduire une guerre. Pourtant, aujourd'hui, c'est plutôt lors des catastrophes naturelles qu'ils apparaissent publiquement, pour démontrer leur utilité sociale. Lors de la catastrophe de Fukushima, l’empereur du Japon s'est rendu dans des zones sinistrées, a fait des dons de nourriture et a ouvert des bains impériaux aux réfugiés, explique le site Aujourd’hui le Japon. 

Ils attirent des touristes

Le coût financier de la famille royale britannique est relativement modeste, comme l'expliquait en avril Slate (lien en anglais) : "Ils coûtent au contribuable moyen moins de 1 dollar par jour." Pourtant, la famille royale est devenue une vraie marque : les attractions touristiques liées à la monarchie anglaise génèrent plus de 600 millions d'euros par an, expliquait The Independant (en anglais) en 2010. 
Les cartes postales reine Elisabeth, les tasses à l'effigie de William et Kate, et bien sûr les gadgets estampillés royal baby (d'ailleurs, les analystes du marché estiment que le premier nouveau-né du couple royal pourrait engendrer 380 millions de dollars (295 millions d'euros) de profit) renflouent les coffres du Royaume-Uni. Ailleurs, les familles royales jouissent d'une moindre notoriété, mais parmi les attractions touristiques du Luxembourg, de Monaco ou de l'Espagne, on compte toujours les résidences des monarchies.
logo francetv info

jeudi 9 mai 2013

L’intégration régionale est la clef de l’avenir de la compétitivité de l’Afrique



  • L’Afrique doit accroître sa compétitivité, sinon elle risque de compromettre sa croissance future : telle est la mise en garde du Rapport 2013 sur la compétitivité de l’Afrique, qui évalue les perspectives de croissance durable de 38 pays d’Afrique.
  • Produit conjointement par la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et le Forum économique mondial, ce rapport identifie le renforcement de l’intégration régionale comme un moteur important pour améliorer la compétitivité.
  • Le rapport intégral, des extraits, un résumé, les profils des pays, les classements et d’autres informations peuvent être téléchargés à l’adresse www.weforum.org/acr.
  • Pour de plus amples renseignements sur la réunion, prière de consulter:wef.ch/africa13
Les progrès réalisés par les économies africaines pour parvenir à la croissance économique doivent s’accompagner d’efforts visant à stimuler leur compétitivité à long terme, si l’on veut que le continent parvienne à des améliorations durables. Tel est le constat du nouveau Rapport 2013 sur la compétitivité de l’Afrique qui vient d’être publié aujourd’hui.

Ce rapport, qui a pour thème Connecter les marchés africains de manière durable, est produit conjointement par la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et le Forum économique mondial. L’intégration régionale est un instrument essentiel pour aider l’Afrique à accroître sa compétitivité, diversifier sa base économique et créer suffisamment d’emplois pour sa population jeune et en rapide voie d’urbanisation. Le rapport fait le point sur les principaux problèmes politiques posés par la réalisation d’une intégration régionale plus poussée:
  • Combler le retard de compétitivité: La compétitivité de l’Afrique dans son ensemble est à la traîne par rapport à d’autres régions émergentes, surtout s’agissant de la qualité des institutions, des infrastructures, des politiques macro-économiques, de l’éducation et de l’adoption de la technologie, et de larges fossés demeurent entre ses économies les mieux classées et celles qui arrivent en dernier. Le rapport évalue la manière dont l’Afrique réussit à créer les facteurs sociaux et environnementaux nécessaires pour combler ces fossés ou pour les atténuer.
  • Faciliter les échanges: Les exportations africaines restent trop fortement axées sur les produits de base et la part du continent dans les échanges mondiaux reste faible, malgré l’existence de nombreuses communautés économiques régionales et la libéralisation des marchés nationaux. Les échanges intra-africains sont particulièrement limités. Le rapport identifie une administration frontalière lourde et opaque, en particulier pour les procédures d’import-export, l’utilisation limitée des technologies de l’information et de la communication (TIC) ainsi que des déficits persistants en matière d’infrastructures comme étant les principaux obstacles à des niveaux d’intégration régionale plus poussés. Il montre également que ces défis sont particulièrement prononcés pour les économies africaines enclavées.
  • Mettre en place de meilleures infrastructures: Le déficit de l’Afrique en matière d’infrastructures constitue une grave entrave à l’intégration régionale, et ce problème est encore accentué par la croissance des marchés de consommation et par l’urbanisation. La mise en place d’infrastructures suffisantes et efficaces aidera les économies africaines à accroître la productivité pour la fabrication de biens et la fourniture de services, contribuera à améliorer la santé et l’éducation et aidera à assurer une distribution plus équitable de la richesse nationale. Le rapport examine la manière dont les progrès de l’énergie, des transports et des TIC peuvent être déployés afin de maximiser les avantages de l’intégration régionale.
  • Investir dans des pôles de croissance: Investissements définis comme pluriannuels, généralement public-privé, visant à renforcer les secteurs confrontés à l’exportation et leurs infrastructures de soutien, les pôles de croissance constituent des vecteurs importants pour consolider la capacité productive et stimuler l’intégration régionale en attirant des investissements. Comme la Banque mondiale investit dans les pôles de croissance depuis plusieurs années, le rapport examine la manière de déployer des bonnes pratiques afin de fournir de plus vastes avantages à l’ensemble du continent.
« La croissance de l’Afrique doit être replacée dans le contexte international plus large, où les gains encourageants dans la croissance économique contredisent la faiblesse sous-jacente de sa compétitivité à long terme. L’intégration régionale est la clef qui permet de remédier à cette faiblesse en apportant des avantages économiques et sociaux plus larges ; elle devrait donc être considérée comme prioritaire par les dirigeants africains qui cherchent à garantir que l’Afrique tienne ses promesses, » déclare Jennifer Blanke, économiste en chef au Forum économique mondial.

« Une croissance économique élevée et persistante se produit souvent lorsqu’il existe un développement significatif des infrastructures. Il est donc impératif que la planification des projets d’infrastructure, tant nationaux que régionaux, aille de pair avec le cadre juridique et réglementaire requis qui permettra une implication accrue du secteur privé dans le développement des infrastructures selon le modèle de partenariats public-privé. L’amélioration  des investissements portant sur les infrastructures en Afrique est cruciale pour la compétitivité et la productivité du continent et contribue à l’inclusion spatiale et à la réduction des inégalités spatiales, » déclare Mthuli Ncube, économiste en chef et vice-président de la Banque africaine de développement (BAD).

"Les pays africains mettent l'accent sur l'amélioration de leur compétitivité et testent de nouvelles approches - comme les pôles de croissance - pour stimuler les investissements et la croissance durable», explique Gaiv Tata, directeur de la région Afrique. "L'élargissement de l'accès et de l'entrée dans les marchés régionaux de l'Afrique peut soutenir la création d'emplois."

Le rapport comporte également des profils de compétitivité détaillés de 38 économies africaines. Ces profils fournissent un résumé exhaustif des moteurs de la compétitivité dans chacun des pays couverts par le rapport, et sont utiles pour les décideurs politiques, les stratégistes commerciaux, les autres parties prenantes essentielles ainsi que tous ceux qui s’intéressent à la région.

Avec le soutien du gouvernement sud-africain, le Forum économique mondial sur l’Afrique se tiendra du 8 au 10 mai au Cap, Afrique du Sud. Plus de 865 participants venant de plus de 70 pays y participeront. Sous le thème Tenir les promesses de l’Afrique, l’ordre du jour de la réunion intégrera trois piliers: Accélérer la diversification économique; Stimuler les infrastructures stratégiques; et Libérer les talents de l’Afrique.

Les co-présidents de la réunion sont Frans van Houten, Chief Executive Officer et président du Conseil d’administration et du Comité exécutif de Royal Philips Electronics, Pays-Bas; Mo Ibrahim, président de la Fondation Mo Ibrahim, Royaume-Uni; Mustafa Vehbi Koç, président du Conseil, Koç Holding, Turquie; Frannie Léautier, Secrétaire exécutive, The African Capacity Building Foundation, Zimbabwe; et Arif M. Naqvi, fondateur et Chief Executive du groupe Abraaj Capital, Emirats arabes unis.
De plus amples informations sur cette étude sont disponibles sur les siteswww.weforum.org/acrwww.worldbank.org/africa/acr ouhttp://www.afdb.org/en/knowledge/publications/africa-competitiveness-report/.

Notes pour les rédacteurs

Le mensonge est-il une nécessité ? Une impossible vertu républicaine ?


« La véracité n’a jamais figuré au nombre des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques ».
Hannah Arendt : Du mensonge à la violence : essais de politique contemporaine ; Éditions Agora, 1971.
Le succès dans l’action dépend, pour une bonne partie, de la connaissance de la vérité des choses. L’origine d’une maladie, les raisons qui conduisent un élève à l’échec, le malaise qui ronge une population et la conduit à la révolte, le besoin d’un marché qui appelle de nouveaux produits, la menace qui pèse sur une nation, un continent, et risque de l’entraîner dans le malheur.
L’effort, largement justifié, consenti par nombre de pays dans le domaine du renseignement économique et scientifique, de défense et de sécurité, confirme cette affirmation. Les États-Unis, par exemple, y ont consacré plus de 75 milliards de dollars en 2012, toutes agences confondues. Si l’énormité du chiffre ne garantit pas pour autant l’efficacité du système, il est néanmoins un signe. La France, elle-même, accroît de manière significative son effort dans ce domaine sans toutefois s’approcher de ces chiffres astronomiques (environ 2 milliards d’euros et entre 13 000 et 14 000 fonctionnaires pour l’ensemble des services de renseignement : DGSE, DRM, DPSD, DCRI, DNRED, Tracfin).
Place de la vérité dans la conduite de l’action
Passé ce constat sommaire, il convient de modérer aussitôt l’intérêt porté à la vérité dans la vie publique. Les dirigeants sont, en effet, constamment déchirés entre la nécessité de décider avec courage et la tentation de gouverner pour plaire. Gerhard Schröder n’a-t-il pas souligné que « les réformes redressent les pays, mais font perdre les élections ». Churchill et bien d’autres l’avaient découvert avant lui tandis qu’Hannah Arendt le théorisait en 1971 dans Du mensonge à la violence. Les faits démontrent également qu’aux heures graves le courage vient parfois à manquer, moins, toutefois, qu’en vitesse de croisière où l’abandon sonne comme de la bonhomie. Souvenons-nous de la fameuse cagnotte fiscale qui aurait pu contribuer au désendettement de la France. Ne pas la distribuer aurait imposé d’avouer la réalité de notre situation financière. Les dirigeants détestent le rôle de briseur de rêve. Aussi longtemps que la chose n’est pas dite, on se plaît à rêver qu’elle n’existe pas.
Il est vrai que l’adage populaire, repris de Beaumarchais, veut que toute vérité ne soit pas bonne à dire. N’est pas Churchill qui veut. Plutôt que d’annoncer du sang et des larmes à quinze jours d’une élection présidentielle, la tendance est plutôt à promettre des postes et des subventions, quitte à engendrer, plus tard, un violent retour de boomerang. Le mensonge, dont le Larousse nous dit qu’il est l’action de déguiser ou d’altérer la vérité a cependant ses vertus. Laissons de côté celles qui se rapportent à la vie privée et concentrons-nous sur son usage dans les affaires publiques.
Le mensonge est un ingrédient majeur du stratagème, donc un outil du stratège. Sun Tzu nous a laissé en ce domaine un héritage souvent négligé. Il nous a notamment enseigné dans L’Art de la guerre que « toute guerre est fondée sur la tromperie ». Circonvenir l’adversaire pour le vaincre avec un minimum de pertes, voilà l’objectif. À ce titre, l’indignation affichée ici ou là devant la mise en œuvre de la Taqiya (dissimulation autorisée par la Charia) par les islamistes radicaux laisse transparaître une certaine nostalgie de la naïveté chevaleresque illustrée par la guerre en dentelles.
La ruse, l’imprévisibilité, la déception, l’habileté stratégique, l’action psychologique reposent sur une manipulation de la vérité. Sans quoi nombre de conflits gagnés sur le terrain ne se seraient pas traduits par des défaites politiques. Mentir est donc le rideau de fumée derrière lequel le stratège dissimule ses intentions et ses manœuvres. Souvenons-nous de l’opération Fortitude qui en est un magnifique et tragique exemple.
Il est compréhensible que ces pratiques issues de l’art de la guerre aient trouvé un certain succès sur le terrain économique où l’hyperconcurrence conduit à dissimuler aussi longtemps que possible une OPA ou l’approche d’un marché sensible. L’affaire devient plus délicate lorsque le mensonge stratégique régresse au niveau d’une combine pour dissimuler les défauts ou les dangers d’un produit. L’industrie pharmaceutique ou celle du tabac en donnent de tragiques exemples.
Le passage du mensonge utile à la tromperie néfaste n’est pas exclusif des acteurs économiques peu scrupuleux. L’histoire en est remplie. Habiller les accords de Munich en sauvetage de la paix autant qu’appeler l’Union soviétique « patrie des travailleurs » au moment où y régnait le pire État totalitaire en sont des points d’orgue. Ce sont la lâcheté, l’aveuglement idéologique et la poursuite d’intérêts particuliers qui engendrent le travestissement du réel et au bout du compte le malheur des peuples.
Ces grandes impostures nourrissent l’activité des historiens et l’indignation, a posteriori, de leurs lecteurs, mais ne modifie en rien les comportements. Toutefois, ce qui ne provoquait jadis que la gouaille populaire ou la désapprobation sourde engendre aujourd’hui la dérision et la perte de crédit des élites, amplifiées par la caisse de résonance des réseaux sociaux et d’Internet. Au bout du compte, il ne reste que la disqualification des dirigeants et la contestation durable de leur autorité.
On pourrait imaginer un retournement de situation à l’occasion d’un changement d’équipe. Auquel cas, il suffirait d’attendre que le bon sens l’emporte. Illusion ! Outre le fait que nombre de dirigeants ne sont pas soumis aux cycles électoraux, il faut admettre que le recours au mensonge est un travers récurent dont l’ampleur s’est accrue au cours d’un long processus jalonné de lâchetés cumulatives.
La première lâcheté a revêtu les habits d’un glissement sémantique. On n’a plus eu le cancer mais une longue maladie, les balayeurs sont devenus techniciens de surface, l’escroquerie a cédé la place à la titrisation des créances non recouvrables, la démagogie a été remplacée par des promesses difficilement tenables, la guerre par des Opex, les morts au combat par des décès sur les théâtres extérieurs.
La deuxième lâcheté s’est appuyée sur la renonciation à analyser les faits dans leur crudité pour leur préférer un concept idéalisé : l’effet de relance des subprimes, à leur heure de gloire, plutôt que les risques systémiques sous-jacents, la réduction du temps de travail, plutôt que l’accroissement de son coût, le maintien de la paix, plutôt que l’humiliation vécue par les soldats de l’interposition face à des milices auxquelles on laissait les mains libres. À ce titre, Hannah Arendt nous rappelle que « les spécialistes de la solution des problèmes ont quelque chose en commun avec les menteurs purs et simples : ils s’efforcent de se débarrasser des faits et sont persuadés que la chose est possible du fait qu’il s’agit de réalités contingentes ».
La troisième est celle de la dilution de la responsabilité et du refus du risque qui soumet nombre de dirigeants à la dictature de la complaisance envers leurs commanditaires ou ceux dont dépend leur carrière. Au mieux, les énergies se diluent dans des procédures parapluie chronophages en lieu et place du cœur de métier. Au pire, c’est l’immobilisme par inhibition. Surtout, ne pas attirer un jugement négatif qui puisse entacher un beau parcours alors que l’audace et la créativité sont indispensables pour ouvrir des perspectives nouvelles. Rien de neuf sous le soleil, mais la complexité et l’interpénétration croissante des structures, neutralisées par des précautions excessives, dissout un peu plus la capacité à regarder la réalité en face, à appeler un chat un chat et à le fouetter lorsque c’est nécessaire.
La dernière lâcheté est la conséquence d’un phénomène dont ont sans doute rêvé les États totalitaires et qui conduit à s’enfermer volontairement dans le carcan du politiquement correct. L’arme suprême est ici la réécriture du réel pour le rendre conforme à une vision commune préétablie. Au-delà de la ligne rouge définie par l’idéologie dominante, on accuse, on réduit au silence et finalement, on excommunie. Pour autant, même si on éprouve des réticences à les nommer, ceux qui décapitent au couteau pour en diffuser les images sur Internet, ceux qui lapi- dent, ceux qui coupent la main d’une petite fille qui se met du vernis à ongle ou tirent sur celles qui veulent aller à l’école, ne sont-ils pas, pour autant, une grave menace pour le genre humain dès lors que leur nombre et leur action vont croissants ? Plus le jargon des décideurs est truffé de références à la doxa dominante, plus il est à craindre qu’ils essaient de faire passer des vessies pour des lanternes.
La confusion guette
Brouiller ainsi les pistes conduit à la confusion. Celle des familles de nos soldats morts à Uzbeen qui se lancent dans des procédures juridiques, comme s’il s’agissait d’accidents du travail consécutifs au non-respect des mesures de prévention. La guerre n’étant pas nommée, il reste à des parents dans la douleur le dérisoire espoir que des responsables pourraient être identifiés. Cette fiction reporte sur les chefs de terrain la responsabilité première alors qu’elle n’appartient qu’au poli- tique qui décide, seul, d’engager nos forces et, par là même, risque leur vie.
Confusion également qui, faute d’expliquer la réalité de la vie économique, les enjeux de l’entreprise, la globalisation, nourrit une vision utopique des droits économiques qui volent en éclat sous les coups de boutoir de la concurrence qui n’a cure des droits acquis.
Confusion qui conduit à entretenir la suspicion envers l’entrepreneur, nécessairement riche, donc coupable, dont on attend néanmoins qu’il crée des emplois. L’État entrepreneur était-il si efficace dans ce rôle alors que les risques pris étaient épongés par l’impôt à l’inverse du risque privé ? Au cœur de la bataille économique, faut-il dénigrer les capitaines d’industrie ?
Confusion encore, au sein de ces entreprises qui exigent des performances immédiates des employés auxquels elles ne veulent pas se lier, pour satisfaire des actionnaires lointains. L’effort n’est-il pas un investissement consenti pour bâtir l’avenir ? Si on ne propose pas d’avenir, qui peut avoir envie d’être performant ? À l’inverse, l’entreprise loyale n’a-t-elle pas droit à de la reconnaissance pour les richesses et les emplois qu’elle crée ?
La liste est longue de ces confusions qui reposent sur le fait que l’on sub- stitue, dans l’équation de départ, une vision fabriquée, aux données réelles. Dans ces conditions, comment la résoudre ? On se moque des adolescents incapables de sortir de leur monde virtuel et de quitter leurs « amis » de Facebook pour s’en faire de réel. Peut-être reproduisent-ils sur un mode électronique ce que leurs aînés pratiquent depuis longtemps déjà.
L’école du réel
Agir collectivement impose de voir la réalité en face, de nommer les phénomènes qu’il va falloir affronter inéluctablement. Mais la pratique est souvent éloignée de cet impératif. La sortie de La France Orange Mécanique, le livre de Laurent Obertone, percute de plein fouet les statistiques officielles sur la criminalité. Depuis des années, les chiffres annoncés attestent de la réduction des crimes et délits, en contradiction avec l’expérience des citoyens. La réalité rattrape ici les virtuoses du contrôle de gestion et des indicateurs de performance.
Au résultat, les dirigeants comme Guignol se font rosser par les événements sous les sarcasmes tristes de citoyens désabusés. Face aux défis, il arrive que le bon sens populaire compense le fait de ne pas avoir usé ses fonds de culottes sur les bancs des grandes écoles. Quand les bornes de la cécité sont franchies, la rumeur monte et se traduit en révolte ou en désespoir. Le sondage Ipsos du 31 janvier 2013, entre autres, montre que la France oscille entre pessimisme et défiance généralisée, que la tension monte à l’encontre des étrangers (70 % les considéreraient comme un danger), que les politiques sont perçus comme corrompus et n’agissant que dans leur intérêt personnel (plus de 60 % des personnes interrogées). Syndrome obsi- dional de citoyens abandonnés à eux-mêmes ? Certes, ce ne sont que des sondages et on ne peut se fier à une humeur que l’on sait changeante. Sauf que la tendance ne fait que s’accentuer depuis des années. Paradoxalement, en parallèle de cette vision sombre, les Français s’avouent majoritairement optimistes concernant leur avenir personnel. Lorsqu’ils connaissent les facteurs de leur avenir, même peu favorables, ils savent qu’il y a un chemin.
L’école du courage et de la décision
Ceci est la clef de la résolution des défis qui jalonnent la vie publique. Si l’on connaît l’ampleur des difficultés à affronter, passé un moment d’abattement, l’instinct de survie l’emporte et les solutions émergent. Le soldat est familier de cette démarche, lui qui choisit la perspective du combat. Tout chef militaire qui a commandé sur le terrain sait qu’il ne peut mentir à ceux qui mettent leur vie entre ses mains. Une vision réaliste de la situation, aussi rude soit-elle, aide au contraire à se préparer. Ce n’est qu’à distance des réalités que l’on s’imagine pouvoir les tra- vestir. L’humour en fait ses choux gras mais la République en pâtit. Retenir le parti pris d’une éternelle manipulation des faits, c’est considérer que la versatilité de l’opinion doit constituer le principal repère du décideur. Ce qui revient à nier le principe de base de la démocratie en ravalant les citoyens au rang d’une populace méprisable, indigne de confiance et inapte à la gravité. L’exemple de nos soldats en Afghanistan, au Mali, en Somalie et ailleurs incite pourtant les décideurs politiques et économiques de la nation à être à leur hauteur en démontrant leur capacité à faire face avec dignité et courage.
L’école du commandement, qui prépare les jeunes chefs militaires à prendre des décisions avec lucidité, mérite d’être considérée, à ce titre, comme une source d’inspiration. Non qu’elle mette à l’abri de la tentation de travestir la vérité. Tout corps social a sa part de carriéristes calculateurs. Mais au demeurant, en faisant du courage décisionnel l’impératif du chef, elle en légitime le rôle. Mieux, elle en fait une valeur, plus qu’une nécessité, une référence éthique qui donne à la parole un sens qui vaut contrat. Ne disait-on pas autrefois : « Je vous donne ma parole d’officier ». Un engagement qui ne se donnait pas à la légère.
Ce ne sont pas les quelques chaires éthiques des grandes écoles et des universités qui suffiront à infléchir les choses. L’observation de la vie publique rappelle que la principale règle à appliquer est de réussir sans se faire prendre. Dans le cas contraire, la seconde règle est de ne pas oublier qu’un moment de honte est vite passé.
Dans un contexte qui oppose volontiers un individualisme libertaire et suffisant à la virtus républicaine assimilée à de l’ordre moral, le combat semble perdu d’avance. Quelle issue dans ces conditions ? Il n’y a certainement pas grand-chose à attendre d’un grand redressement collectif. D’autant que ceux qui se présentent comme des redresseurs ne sont souvent qu’une nouvelle espèce d’affabulateurs.
De la confiance comme chemin
Dans ces conditions, où trouver des repères et des exemples à suivre ? L’histoire, parfois, nous susurre quelques idées. L’année 1917, pour éloignée qu’elle soit, est emblématique d’une crise due à la perte de confiance envers les dirigeants. Un manque d’imagination stratégique et une obstination doctrinale ont conduit aux hécatombes de fantassins et à la grève des héros. Nombre de soldats rustiques et pugnaces qui avaient fait la démonstration de leur bravoure pendant trois longues années refusaient de continuer de mettre leur vie au service de chefs obnubilés par les communiqués parisiens. Le gouffre n’était pas loin. La situation a été sauvée par l’adoption d’un style de commandement plus proche des hommes, soucieux de leurs efforts, de leurs sacrifices, et en faisant prévaloir des opérations limitées, bien préparées, pour engranger des victoires, sans doute modestes, mais propices au renouveau. En restaurant la confiance entre la troupe et le commandement, c’est la victoire que l’on dessinait.
Que faire aujourd’hui pour restaurer la confiance ? À l’image de ces petites victoires de 1917, nous pourrions parier sur la création d’îlots de résistance, de pôles d’excellence dans lesquels chacun renoncerait à ces rancœurs catégorielles stimulées par des discours démagogiques pour redécouvrir le plaisir de travailler en équipe au service de l’efficacité collective. De nombreuses unités militaires connaissent cet esprit de corps enrichi du rôle social de l’officier qui se transmet de génération en génération sans être érodé par l’air du temps. Lyautey, après beaucoup d’autres nous en a rappelé les points clefs repris depuis sans relâche dans les écoles militaires. Belle leçon d’humanisme face aux théories éphémères nourries de sigles absconds.
Le monde économique a également ses îlots de résistance donnant la part belle à une honnêteté managériale soucieuse des hommes autant que de la création de richesse. Les dirigeants de PME, comme les capitaines d’une armée en campagne, en première ligne, sont souvent d’autant plus exemplaires qu’ils ne bénéficient pas des protections dont jouissent les grandes entreprises. Coutumiers d’une galère quotidienne, ils se battent souvent jusqu’à l’extrême sur tous les fronts, blessés de voir combien ceux qui sont censés reconnaître leurs mérites les exposent. Ceux-là sont les héros que nous devrions aduler et soutenir, créateurs de richesse et d’emploi, ils ne trouvent qu’en eux-mêmes les raisons de survivre et de progresser dans cet environnement hostile. Leur combat est exemplaire.
Que dire du monde politique qui ne cesse de nous donner un spectacle auquel nous préférerions ne pas assister ? Nous ne pouvons ici que formuler des vœux. L’histoire tend à nous confirmer que parler vrai n’est pas la meilleure carte pour réussir une carrière. Alors revenons-en au constat. Faute d’un goût spontané pour l’intérêt général, reste l’utilitarisme. Nous attendons une prise de conscience des effets dévastateurs du mensonge.
De l’intérêt général comme vertu
Enfin, pour réussir face à un enjeu de l’ampleur de celui qui s’impose à nous, tous les acteurs doivent être sollicités, y compris ceux qui à un poste modeste doivent accomplir leur part de la mission. En démocratie tout le monde est responsable. Pour qu’il y ait démagogie, il faut des démagogues, mais aussi un peuple crédule. Les citoyens, les employés doivent être au cœur des préoccupations des dirigeants, mais eux également doivent affronter la réalité sans voile. La dignité de tout travailleur passe par sa contribution à l’intérêt collectif. L’individualisme comme repère unique est un ferment de guerre sociale car la jalousie marche dans ses pas. À l’inverse, la fierté du métier, l’amour du travail bien fait sont les meilleurs titres de noblesse des humbles. Il ne faut pas les leur retirer, mieux, nous devons créer les conditions de leur épanouissement.
Est-on certain que ces valeurs sont encore enseignées dans nos écoles ? Sont-elles évoquées au sein des comités exécutifs ? En est-il fait mention dans les think tanks politiques ? Il est banal de mesurer le fossé existant entre la revendication des droits et la connaissance des devoirs. Est-on conscient du fait que mener un enfant à l’âge adulte ce n’est pas en faire un consommateur ? Qu’a-t-on fait de Montesquieu qui nous enseigne les vertus républicaines ?
Les solutions sont à portée de main, moins compliquées qu’on l’imagine, nichées quelque part dans le cœur des Hommes, prêtes à surgir. Encore faut-il accepter de les voir.
Distribuer du pain et des jeux est le meilleur signe du mépris que l’on porte aux gens. Même si la voie de la facilité est tentante, il est du devoir de tout responsable, de tout éducateur de réaffirmer l’exigence de responsabilité individuelle qu’impose la démocratie. Faute de quoi, le peuple devient la plèbe, les dirigeants des profiteurs et il ne reste pas longtemps pour que l’empire s’effondre.
Daniel Hervouet

lundi 11 mars 2013

Système de la dette en Afrique : crime contre l’humanité ou miracle économique ?


Cet article a pour but de lancer un débat sur les effets de la mondialisation dans le Tiers-Monde, en étudiant les cas le cas le plus significatif : l'Afrique. En matière de pauvreté, peut-on dire que cette mondialisation perpétrée par le FMI et la Banque Mondiale a été favorable à un continent frappé par la famine, l'analphabétisme et la misère comme l'Afrique ?
Par mondialisation, il faut surtout entendre le problème de la dette africaine, et des politiques (Plans d'Ajustement Structurels) qui ont eu lieu pour la rembourser, sous l'injonction du FMI.
Les premiers endettements ont lieu dans les années 60-70. Quelle est la genèse de la dette des pays africains ? C'est une longue et complexe histoire, mais il suffit de la regarder de loin pour se rendre compte qu'en aucun cas les peuples n'ont accepté d'être endetté (est-ce le cas dans un seul pays du monde ?), et que les dirigeants eux-mêmes ne devaient pas être au courant de tous les termes du contrat. écoutons Thomas Sankara :
"La dette, c’est encore les néocolonialistes ou les colonisateurs qui se sont transformés en assistants techniques. En fait, nous devrions dire qui se sont transformés en assassins techniques. Et ce sont eux qui nous ont proposé des sources de financement, des bailleurs de fonds (...) Ces bailleurs de fonds nous ont été conseillés, recommandés. On nous a présenté des montages financiers alléchants, des dossiers. Nous nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans et même plus. C’est-à-dire que l’on nous a amenés à compromettre nos peuples pendant cinquante ans et plus."
Vous connaissez tous le principe de la dette : le pays A doit 100 millions de $ à la banque B. Sous la pression de la banque B, la banque C lui prête 100 millions de $ à 10% d'intérêts, pour que le pays A puisse rembourser la banque B. Il reste au pays A à rembourser...110 millions $ à la banque B. Conclusion : on passe d'une dette de 100 millions à 110 millions de $ (c'est ce qu'a fait la Grèce pendant plusieurs semaines récemment.). Ce système artificiel a conduit la majorité des pays à un point où il a fallu accélérer le remboursement de toutes les dettes contractées par des moyens plus efficaces. Ces moyens plus efficaces se nomment Plans d'Ajustement Structurels. En quoi consistent-ils ?
-Privatisation d'une partie des services publics : santé, éducation...afin que l'argent qui servait à financer ces services serve désormais à rembourser la dette. Par exemple, l'Etat du Ghana, en 2000, consacrait 4%de son PIB à l'éducation, et 28% pour la dette, et rien pour la santé, devenue intégralement payante pour tous les habitants.
-Dans le même ordre d'idées, ce que le FMI nomme la récupération des coûts : les produits de première nécessité fournis par l'Etat deviennent désormais payants : toujours au Ghana, l'eau, fournie gratuitement par le gouvernement, est devenue payante, à tel point qu'une partie des habitants a été forcée de s'abreuver des eaux insalubres des marécages. (Vous devez connaître l'épisode nommé Guerre de l'eau en Bolivie ? C'est la même chose).
-De même, la majorité des assurances, des allocations, etc...sont allégées, ou supprimées.
-Les barrières douanières des pays sont effacées : des produits provenant des pays riches peuvent alors y être vendus. (On remarquera que cette décision aboutit souvent à un système d'économie néo-coloniale : les pays africains reçoivent les denrées de première nécessité venues des pays riches (les Etats-Unis vendaient du riz au Ghana), tandis que ceux-ci reçoivent des matières premières de luxe (l'or, entre autres) ou plus superflues (le cacao) des pays africains).
-Les entreprises en général sont privatisées, et la réglementation du travail assouplie : les salaires baissent, l'âge de la retraite (si elle existe) augmente, le temps de travail augmente : ainsi, les investisseurs étrangers peuvent venir et faire travailler cette main d'oeuvre.
Voilà en quoi consiste ces Plans d'Ajustement Structurels. Je crois que l'on peut parler de colonialisme et de néo-esclavagisme des nations et des travailleurs sans crainte d'usurper ou d'exagérer les termes. Présentés comme tels, ces Plans d'Ajustement Structurels, qui consistent, il faut s'en rendre compte, à priver d'eau, d'électricité, de droit à la santé et à l'éducation, des populations déjà appauvries, ressemblent à de véritables crimes contre l'humanité.
Quelles ont été les conséquences de ces PAM des années 70 à aujourd'hui ?
Je tire mes conclusions presque exclusivement de ce graphique, qui justement prête à controverse.
Du milieu des années 75 aux années 2000, on constate une constante augmentation de la pauvreté, le taux de personnes touchant moins de un dollar (les variations de la valeur du dollar ont été prises en compte) par jour passant de 35% de la population à 45%. Vu le contenu des plans d'ajustement structurels, c'était prévisible.
Après les années 2000, en revanche, la pauvreté semble diminuer en Afrique. Les libéraux, libertariens, mondialistes, bref, les capitalistes de toutes sortes se sont servis de ce graphique partout sur le net pour faire l'apologie de leur système, tentant de prouver qu'à terme, le capitalisme est parvenu à faire diminuer la pauvreté. Que s'est -il passé ? J'avoue que mes connaissances sont assez faibles sur le sujet, et toutes les infos que je trouve, éparses et contradictoires. Je vous laisse le soin de compléter cette interrogation. Quelques pistes de réflexion :
-En 1996 a été initiée par le FMI et la Banque Mondiale l'Initiative pour Pays Pauvres Endettés, qui consistait à alléger certains pays du Tiers Monde de leurs dettes. Cet allègement était somme toute assez ridicule, puisque seule 10% de la dette totale des pays du Tiers Monde a été annulée.
-Certains leaders africains ont pu résister aux politiques néolibérales et promouvoir l'accès à l'eau, à la santé, à un salaire permettant de vivre. Je pense à l'arrivée au pouvoir de Gbagbo, en 2000, qui se réclamait d'une doctrine anti-colonialiste. La promotion de nouveaux services publics ont-ils permis de faire diminuer de manière plutôt impressionnante la pauvreté ?
-Il faut prendre en compte la déterioration des services publics : gagner mieux sa vie ne sert pas à grand chose si l'eau, la santé, l'éducation restent payantes : le réel graphique qu'il faudrait trouver serait celui de la mortalité par la famine en Afrique ; malheureusement je ne trouve rien sur internet.
Qu'en est-il ?
http://www.agoravox.fr/




jeudi 20 décembre 2012

S’attaquer à la pauvreté ou s’attaquer aux pauvres ?


Avec le creusement des inégalités de revenus et de patrimoines, une fraction de plus en plus large de la population, confrontée à la fois à une baisse de ses revenus, à une hausse du prix des biens de première nécessité (logement, alimentation, énergie) et à une restriction de l’accès au crédit, n’est plus guère en situation de répondre aux pressantes invitations à consommer dont nous sommes tous l’objet. Comment tirer parti d’un marché à faible capacité financière mais très étendu ? Telle est l’équation qu’ont cherché à résoudre certains « créatifs » du marketing.
Après la ménagère de 50 ans, l’adolescent, le 3ème âge … et bien d’autres « cibles », le « pauvre » est ainsi en passe de constituer, lui aussi, une catégorie identifiée et courtisée d’homo consommicus.
Comme à toute catégorie il faut un acronyme, celle-ci a écopé d’une sorte d’onomatopée : « BoP », pour « Bottom of Pyramid » (« Bas de la Pyramide »), quelque chose comme la « France d’en bas », mais sur le mode anglo-saxon, ce qui ne saurait étonner puisque la recrudescence des inégalités fait cortège à la mondialisation ultralibérale.
Une note d’analyse du CAS (Centre d’analyse stratégique, service du Premier ministre), publiée le 27 novembre 2012, apporte des informations et un éclairage assez particulier sur ce phénomène social, initialement circonscrit au « tiers monde », mais qui s’invite désormais dans nos contrées.
On y apprend que « certaines grandes entreprises développent des programmes originaux de lutte contre la pauvreté. Il s’agit de concilier des objectifs de rentabilité économique avec une finalité d’inclusion sociale en s’adressant aux personnes pauvres. Le “bas de la pyramide” (..) est ainsi vu comme un marché à conquérir, solvable et rentable dès lors que les entreprises adaptent leur production aux caractéristiques et demandes spécifiques des clients pauvres. À la différence des approches low cost, les démarches BoP entendent proposer les mêmes biens et le même niveau de services que dans le circuit classique. »
Cette introduction met d’emblée en relief les ambiguïtés du sujet. On nous parle de « lutte contre la pauvreté » alors que ce qui est exposé ensuite ne vise pas à améliorer le revenu des personnes concernées, mais plutôt à le capter « autrement ». La « finalité d’inclusion sociale » fait ici un curieux ménage avec l’objectif d’un « marché à conquérir, solvable et rentable ». Quant à « l’adaptation de la production aux caractéristiques et demandes spécifiques des clients pauvres » (les a-t-on consultés ?), en quoi consiste-t-elle puisqu’il s’agit de « proposer les mêmes biens et le même niveau de services que dans le circuit classique ». La suite du propos confirme que ce n’est pas si simple : « Le développement d’une offre spécifique pour les populations pauvres implique, d’une part, que l’entreprise mette sur pied un modèle économique dans lequel elle ne perd pas d’argent et, d’autre part, que les biens et services proposés soient suffisamment différenciés de l’offre classique pour prémunir l’entreprise contre les risques de cannibalisation de son modèle d’activité existant ». Eh oui, cruel dilemme !
Ces contorsions sémantiques reflètent l’extrême difficulté qu’il peut y avoir à accommoder à la sauce « sociale », une démarche dont les moteurs essentiels sont la recherche de parts de marché et la bonification de l’image de marque. S’attaquer aux pauvres (au marché des pauvres) en donnant à croire que l’on s’attaque à la pauvreté n’est pas une mince affaire. On peut comprendre que de grandes marques s’y emploient. On est par contre en droit de s’étonner que le CAS s’y laisse prendre, au point de répercuter sans façon les « éléments de langage » concoctés par les inventeurs de ce nouveau concept. 
Sans doute le caractère acrobatique de cet exercice explique-t-il aussi les hermétismes et les affirmations gratuites qui émaillent la note : sur quoi l’auteur se fonde-t-il pour affirmer que « l’on (qui est ce « on » ?)constate que les entreprises ont progressivement transformé leurs modalités d’action pour montrer qu’elles prennent leur responsabilité sociale au sérieux. » ? Ce n’est pas parce qu’une question de société devient à la mode dans les colloques qu’elle est « prise au sérieux ». Il se peut en effet qu’elle y soit traitée de façon partiale et partielle, notamment lorsque des intérêts économiques mènent le jeu. Et que penser de ceci :« l’éducation des citoyens à la consommation donne de l’espace aux produits et services vendus par les entreprises. » ?  La clé de cette formulation sibylline est ici : « Afin de convaincre les consommateurs des bienfaits des produits, il faudra concevoir des approches éducatives intelli­gentes et se reposer sur des réseaux de conseil des consommateurs. ». (Enea - consulting, « Le marché BoP », février 2009). Susciter le besoin en quelque sorte …
L’auteur a notamment trouvé son inspiration dans les ouvrages de « deux enseignants dans des écoles de commerce nord-américaines », dont la conviction est que « les entreprises laissent de côté des millions de personnes pauvres, qui vivent avec moins de 1500 dollars par an, se privant ainsi d’un très large potentiel de croissance. Il s’agit en effet d’un marché énorme, évalué à 4 milliards de personnes, soit les deux tiers de la population mondiale, et 5000 milliards de chiffre d’affaires potentiel, selon un rapport de la Banque mondiale. » Voila qui a le mérite d’être clair, même si l’on mélange ici des situations bien différentes : le nouveau pauvre des pays développés et le paysan déraciné, échoué dans la banlieue d’une des mégalopoles africaines par exemple. Qu’importe, pourvu que tout cela fasse un « marché énorme », mûr pour le laminage économico-culturel.
Il s’agirait, nous dit-on « d’échapper à deux postures souvent rencontrées : du côté des organisations humanitaires, la dénonciation du profit au nom de la pureté éthique et, du côté des entreprises, une tendance à oublier une partie de l’humanité au motif qu’elle serait condamnée à la pauvreté. » Ainsi donc, les organisations humanitaires - qui d’ailleurs, pour la plupart, ne dénoncent pas le profit mais ses abus - se laisseraient aller à des « postures » malvenues ?
Parmi les solutions mises en œuvre dans les opérations de « conquête de marchés » qui nous sont présentées : « des conditionnements de petites quantités pour que les personnes puissent acheter au jour le jour, au gré de leurs rentrées d’argent.  » Il serait intéressant de connaître l’incidence de cette politique sur la part du conditionnement dans le coût total du produit : acheter moins cher, fort bien, mais pas s‘il s’agit d’acheter des emballages plutôt que du contenu.
La note relève que, pour les pauvres, « les prix des biens et services (sont), à qualité de service équivalente, supérieurs à ceux pratiqués pour les riches. ». La double peine en somme. Ceci est bien connu pour le crédit. Ce peut être aussi le cas pour l’eau, du fait du non raccordement des quartiers de la misère aux réseaux collectifs. Mais la solution doit-elle être, comme dans l’exemple qui nous est donné, un approvisionnement des plus démunis en eau minérale qui, même « optimisé », reste coûteux et parcimonieux ou une politique économique et sociale évitant de transformer en prolétariat urbain les populations rurales réduites à la misère ? Et si un approvisionnement doit être organisé, ne doit-il pas plutôt résulter de la construction et de l’exploitation de réseaux publics, dans le cadre d’un aménagement raisonné du territoire ?
Double peine pour les uns. Double profit pour les autres : ce sont les mêmes intérêts qui, en amont, transforment le paysage et les conditions de vie des populations (concurrence des excédents agricoles des pays riches, substitution d’une agriculture spéculative aux cultures vivrières, déforestation, agrocarburants, …) et qui, en aval, leur proposent un accès sur mesure aux « bienfaits » de la société de consommation …
On apprend plus loin que cet « énorme marché » de 5.000 milliards de dollars annuels, pourrait n’être après tout que de « 440 milliards ». Quoiqu’il en soit, plutôt que d’un nouveau marché, dont on ne voit pas bien d’où il pourrait sortir puisque les populations concernées peuvent difficilement ne pas dépenser déjà la totalité de leur maigre revenu, sans doute vaudrait-il mieux parler d’un enjeu de répartition d’un marché existant, voire d’une simple problématique de communication. Il semble bien en effet que les questions d’image soient au cœur du dispositif : « certains auteurs soutiennent que les entreprises peuvent avoir intérêt à ne pas trop développer leurs actions BoP (..). L’idée consiste à dire que les externalités positives induites en termes d’image de marque, d’apprentissage organisationnel, de motivation des salariés, voire de fidélisation des clients traditionnels interviennent quelle que soit l’échelle du programme BoP. » Autrement dit : n’en faisons pas trop, juste ce qu’il faut pour bénéficier d’une communication « positive ».
A aucun moment la note du CAS n’évoque la problématique amont, à savoir la véritable lutte contre la pauvreté qui ne peut résulter que du respect des modes de vie à forte composante autarcique et/ou d’une hausse des revenus. L’émergence du business de la pauvreté ne peut être dissociée du contexte plus général de dérive de la pensée et du langage qui accompagne la prise de pouvoir de l’économique et du financier sur le politique et le social : à aucun moment, le CAS ne nous aura parlé des alternatives à cette parodie de solidarité, qui consiste à affamer les gens d’abord et à leur faire l’aumône ensuite. En un temps où nombreux sont ceux qui dénoncent le creusement des inégalités, au double titre qu’elles sont injustes et nuisibles à la « bonne marche des affaires », le CAS se contente ici de disserter sur la façon de s’en accommoder.
Qu’il y ait autour du « BoP » des expériences fondées sur l’authentique volonté de quelques-uns de promouvoir des solutions utiles est très probable. Mais elles ne pèsent pas lourd au regard d’une démarche qui, pour les grandes entreprises, est avant tout économique et cosmétique : se faire une place sur un marché peu solvable mais très étendu ; se présenter sous un jour avantageux au grand public, aux décideurs qui veulent bien s’y laisser prendre et à son propre personnel.
De façon générale, dans les grands groupes soumis à la pression du profit à court terme, les ravalements de façade de cette nature sont trop souvent des entreprises de récupération. Qu’ils soient roses (investissement éthique, commerce équitable …) ou verts (développement durable, …), les « labels » obtenus et affichés ne changent pas grand-chose à ce qui se passe en boutique : business as usual. Plus grave : en le travestissant, ils contribuent à la perpétuation d’un système qui génère la misère qu’ils prétendent soulager.
Tout juste l’auteur mentionne-t-il que « au-delà de la rentabilité purement économique des programmes, il faudrait aussi évaluer leur pertinence au regard de l’objectif (…). Contribuent-ils à l’objectif de lutte contre la pauvreté en permettant une meilleure intégration sociale de leurs clients-bénéficiaires ? Ont-ils tendance à augmenter ou diminuer le bien-être des personnes pauvres ? ». On se prend alors à espérer que le sujet va être abordé en profondeur.
Espoir déçu, car on passe immédiatement à la « promotion des partenariats entre entreprises et acteurs de la société civile afin de mieux cibler les besoins et les comportements de consommation des personnes situées au bas de la pyramide des revenus ; permettre un accès ciblé à ces personnes ; donner une plus forte légitimité aux entreprises privées qui souhaitent avoir un impact social.  ».
Alors là, on se frotte les yeux : il s’agit en somme de mettre à contribution les organismes publics et associatifs pour qu’ils facilitent la définition des offres, servent d’intermédiaires avec les « cibles » (fourniture de fichiers et introductions ?) et participent à la promotion de l’image de marque « sociale » des entreprises …
C‘est ainsi que Danone, la Croix-rouge, deux Hauts commissariats du gouvernement (Solidarités actives contre la pauvreté et Jeunesse), la Caisse nationale d’allocations familiales, le groupe Chèque déjeuner et la Société française de pédiatrie ont participé conjointement à un projet permettant à des milliers de famille en dessous du seuil de pauvreté de bénéficier de bons de réduction sur l’achat de produits de la marque Blédina en supermarché, notamment de lait infantile mais aussi de plats cuisinés.
Fort bien, mais doit-on se satisfaire d’accueillir des familles au supermarché avec leurs « bons de réduction », où elles seront nécessairement repérées, étiquetées « pauvres », hommes, femmes et enfants … ? La dignité, n’est-ce pas aussi le droit de choisir ?
On nous assure que tout ceci a été fait « sans subvention de l’État (mais on semble ignorer que les services publics et associatifs ont un coût) et sans non plus aucun but lucratif pour l’instant. » Tout est dans le « pour l’instant ». Quel aurait été, pour le groupe Danone, le coût d’une campagne de prospection et de communication équivalente ? Compte tenu des enjeux du marché du lait infantile pour des entreprises comme Danone, et son concurrent Nestlé, on peut raisonnablement conjecturer que l’amour du prochain des animateurs du projet aura aussi trouvé sa récompense dans des retombées plus prosaïques (« et le reste vous sera donné par surcroît » …).
A l’occasion d’un séminaire organisé en décembre 2011 sur le thème « Quel rôle pour les entreprises dans la promotion de la cohésion sociale ? », le CAS évoquait l’opinion des Français sur cette question : « (Les entreprises) sont souvent oubliées dans la longue liste des acteurs de la cohésion sociale. Le récent baromètre de la cohésion sociale publié en juin 2011 en fournit une nouvelle illustration puisque seulement 1% des personnes interrogées considèrent que les entreprises sont bien placées pour améliorer la cohésion sociale. Sans surprise, c’est sur les pouvoirs publics - Etat et collectivités territoriales - que reposent les attentes de l’opinion en la matière. » Ce résultat, rassurant quant à la santé mentale de nos concitoyens, montre que, cette fois-ci, le petit chaperon rouge ne s’est pas laissé prendre : un loup déguisé reste un loup et personne, fut-ce un adepte du libéralisme à outrance, ne peut ignorer que les licenciements, plan sociaux, compressions salariales ou délocalisations ne sont pas des actions de « cohésion sociale ». Ce plébiscite n’en a pas moins dérouté les analystes du CAS, à en juger par cet addendum : « Pourtant, dans le même temps, 90 % des sondés estiment que la cohésion sociale contribue à améliorer la compétitivité économique d’un pays ». En quoi est-ce contradictoire ?
Pas découragé pour autant, le CAS conclue son analyse par cette proposition : « la question demeure celle de la possibilité de déployer des programmes BoP dans les pays développés. (…) Dans ces pays, l’établissement de partenariats avec les acteurs publics et la société civile constitue une autre voie pour proposer des services et des produits aux populations plus défavorisées. »
Il est donc décidément question, comme dans l’expérience « Danone » évoquée ci-avant, de soutenir aux plans public et associatif les initiatives des entreprises sur le marché des « BoP ».
A ce stade, il faut rappeler que le CAS, auteur de la note « d’analyse » que nous commentons, se présente comme suit : « placé auprès du Premier ministre, il a pour mission d'éclairer le gouvernement dans la définition et la mise en oeuvre de ses orientations stratégiques en matière économique, sociale, environnementale et technologique. »
Que le CAS fasse état de nouveaux comportements des grandes entreprises, on peut le comprendre. Mais certainement pas que cet « éclaireur du gouvernement » relaie sans discernement un discours fort ambigu, sans même nous épargner les subtilités du passage du « BoP 1.0 » au « BoP 2.0 », qui annonce « une nouvelle génération d’actions de lutte contre la pauvreté (…) dans laquelle le client est vu comme un partenaire à part entière de l’entreprise. »… Plus c’est gros, plus ça passe.
Et l’on nous dit que le CAS « préfigure, à la demande du Premier ministre, les principales réformes gouvernementales. » Tremblez bonnes gens.
scripta manent






www.citoyensunisdeurope.eu