Un Chinois handicapé qui avait fait exploser en juillet une bombe artisanale à l'aéroport international de Pékin, se blessant lui-même ainsi qu'un policier accouru vers lui, a déclaré mardi "vivement regretter" son acte devant le tribunal qui le jugeait.
Ji Zhongxing a comparu mardi étendu sur un lit médicalisé, vêtu d'un pyjama et amputé de la main gauche, qu'il a perdue dans l'explosion, selon des photographies diffusées par la cour.
L'homme de 34 ans, qui était devenu handicapé des années auparavant aprèsavoir subi des brutalités policières, est accusé d'avoir provoqué une explosion, même s'il affirme ne pas avoir fait exploser son engin de façon intentionnelle. Il a assuré "vivement regretter" son acte et a imploré les juges de lui "accorder une nouvelle chance", selon la retranscription de ses propos publiée par le tribunal. Le jugement a été mis en délibéré à une date non précisée.
L'attentat commis par Ji Zhongxing, ex-chauffeur de moto-taxi qui avait été sévèrement battu en 2005 par des policiers et qui avait perdu espoir d'obtenirjustice, avait suscité des réactions de sympathie sur les réseaux sociaux chinois.
"Face à une telle tragédie sociale, la société et le gouvernement doivent endosserleurs responsabilités", a encore écrit mardi un utilisateur de Sina weibo, le premier site de microblogs du pays.
Le 20 juillet, M. Ji s'était présenté dans sa chaise roulante à l'aéroport de Pékin, en brandissant sa bombe artisanale. Selon des médias chinois, il a alors prévenu les personnes autour de lui de s'écarter avant de faire exploser son engin. Les gestes désespérés de citoyens ayant perdu tout espoir de justice ne sont pas rares enChine, où le système judiciaire est critiqué pour son opacité, ses jugements expéditifs et le peu de droits qu'il accorde aux plaignants.
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