D'après le "Daily Mail", des titres populaires étaient infligés 24 heures sur 24 aux prisonniers chiliens, sous Pinochet, pour accentuer leur souffrance psychologique.
La chanteuse Dalida lors d'un concert en 1975. Qui aurait cru que la chanson "Gigi l'Amoroso" pouvait être utilisée pour des séances de torture ? (image d'illustration) © Sipa / dr |
Alors que le Chili commémore les 40 ans de la prise de pouvoir du général Pinochet, une étude britannique, publiée dans le Daily Mail, révèle que des chansons populaires étaient utilisées comme instrument de torture. Parmi les compositions diffusées aux prisonniers, on trouve des oeuvres de Dalida ou encore de Julio Iglesias et George Harrison, explique Katia Chornik.
La chercheuse de l'université de Manchester a étudié l'utilisation de la musique dans les prisons et camps de concentration du régime de Pinochet. Selon elle, de la musique était diffusée à plein volume et 24 heures sur 24 aux prisonniers afin d'accroître leur souffrance psychologique.
L'étude s'est appuyée sur des témoignages d'anciens détenus. Ces derniers lui ont confié que My Sweet Lord de George Harrison, la bande originale du film de Stanley Kubrick, Orange mécanique, ou encore des chansons du crooner espagnol Julio Iglesias étaient diffusées non-stop durant plusieurs jours d'affilée.
Fredonner avant les sessions de torture
Un ex-prisonnier du centre de détention de Tres Alamos a même précisé que les geôliers affectionnaient le tube Gigi l'Amoroso de Dalida, la fredonnant avant les sessions de torture.
Mais, toujours selon l'étude, la musique a aussi permis aux détenus de tenir le coup. "Beaucoup de prisonniers n'avaient plus d'existence officielle et étaient voués à disparaître sans laisser de trace. Les chansons étaient une manière de rappeler qui ils étaient et en quoi ils croyaient", raconte Katia Chornik.

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