dimanche 21 octobre 2012

Irlande du Nord : la première clinique pour avorter ouvre dans la polémique


La première clinique privée pratiquant des interruptions de grossesse enIrlande du Nord a ouvert jeudi 18 octobre à Belfast dans la polémique. Cette initiative a suscité de fortes résistances dans cette province britannique où l'avortement est très strictement encadré.

Par Le Monde.fr avec AFP

Brandissant des pancartes de fœtus ensanglantés et récitant des prières, quelque 200 militants anti-avortement, catholiques et protestants confondus, ont manifesté devant les locaux de la clinique gérée par l'ONGMarie Stopes pour réclamer sa fermeture. "Nous voulons signifier à cette organisation qu'elle n'est pas la bienvenue ici et qu'elle ne pratiquera pas d'avortement illégal", a déclaré Bernadette Smyth, de l'association Precious Life. "En Irlande, du Nord ou du Sud, la population a à plusieurs reprises rejeté l'avortement", souligne ce protestant venu d'Ecosse, qualifiant l'activité de la clinique de "business horrible et meurtrier".

UN AVORTEMENT TRÈS ENCADRÉ EN IRLANDE DU NORD
L'établissement offre un ensemble de services en matière de contraceptionet de dépistage du sida et pratiquera des interruptions de grossesse médicamenteuses, non chirurgicales. Mais le cadre régional est particulièrement restrictif : à la différence du reste du Royaume-Uni où l'avortement est légal et peut se pratiquer jusqu'à vingt-quatre semaines de grossesse, il n'est autorisé en Irlande du Nord que dans un délai de neuf semaines et uniquement si la vie de la mère est en danger ou en cas de risque à long terme pour sa santé physique ou mentale.

L'ouverture de la clinique a ravivé en Irlande du Nord une controverse sur la question de l'avortement, des élus locaux de divers bords y voyant une menace à la législation actuelle. Devant l'Assemblée nord-irlandaise, le ministre de la santé, Edwin Poots, avait appelé lundi l'ONG Marie Stopes à"faire très attention à ce qu'elle faisait", et promis que les autorités s'assureraient "que la loi est respectée". Comme en écho, le chef du parquet pour l'Irlande du Nord a demandé jeudi une enquête sur les pratiques de l'établissement.

"Bien sûr que nous respectons la loi", assure quant à elle Tracey McNeill, directrice de Marie Stopes pour l'Europe. Si elle s'attendait à des protestations, cette responsable s'est dite surprise par les "nombreuses cartes et message de soutien reçus du monde entier". Et souligne que l'ONG a déjà été "inondée d'appels d'hommes et de femmes désireux d'avoiraccès à ses services". En Irlande du Nord, où vivent 1,8 million d'habitants, les autorités ont recensé en tout et pour tout 262 interruptions de grossesse entre 2006 et 2012, pratiquées dans des structures publiques.

Selon les chiffres du ministère britannique de la santé, près d'un millier de femmes résidant en Irlande du Nord sont allées avorter en Angleterre ou auPays de Galles en 2011, de même que quelque 4 000 habitantes de la République d'Irlande, pays catholique où l'avortement n'est autorisé que si la vie de la mère est en danger. En Grande-Bretagne, 208 553 interruptions volontaires de grossesse ont été recensées en 2011.

Sources: www.lemonde.fr 

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