Coup de colère ou mesure politique en gestation ? Le président de l'Equateur, Rafael Correa, a envisagé de consulter le peuple pour éliminer tous les journaux papier du pays, afin de combattre la déforestation et le réchauffement climatique, rapporte The Verge, lundi 19 août.
![]() |
Le président de l'Equateur, Rafael Correa, le 15 août à Quito. (Reuters/Guillermo Granja) |
C'est sur Twitter que le président, se moquant des journaux "mercantilistes"qui se prennent pour "les plus écologistes", a proposé "des journaux uniquement numériques pour économiser le papier et éviter tant de coupes d'arbres..." "On verra qui est qui. Ne vous laissez pas tromper", lance-t-il aussi.
Les relations entre le pouvoir équatorien et les médias d'opposition sont tendues, rapporte The Verge, qui évoque de nouvelles règles lancées cet été pour resserrer le contrôle sur la presse. Mais ces messages surviennent surtout après la décision du président, la semaine dernière, de renoncer à ne pas exploiter le pétrole renfermé dans le sous-sol du parc Yasuni, reconnu pour sa très riche biodiversité. Plusieurs médias équatoriens ont alors appelé, en vain, à un référendum sur cette décision – que Rafael Correa a pourtant qualifiée de "l'une des plus difficiles qu'il ait eu à prendre". "Le monde est une grande hypocrisie", ajoute-t-il, amer, dans ce tweet lundi.
Depuis 2007, le président avait tenté une initiative originale pour se priver de cette manne pétrolière. En échange de la non-exploitation de son sous-sol et du non-rejet dans l'atmosphère de 400 millions de tonnes de CO2, il demandait 3,6 milliards de dollars, sur une douzaine d'années, aux plus gros consommateurs de pétrole sur la planète – soit la moitié de ce que rapporterait à l'Etat équatorien l'extraction du pétrole. Seuls 13 millions de dollars ont effectivement été abondés à ce jour. "Le monde nous a lâchés", a conclu le chef de l'Etat en mettant un terme à cette tentative.
http://www.lemonde.fr/blogs/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire